Columba, ce sont 180 pigeons en céramique. Ce travail envahi l’espace par la multiplication de l’objet protagoniste, le pigeon, considéré comme nuisible. Par sa faculté d’adaptation et de reproduction rapide, il envahit les villes et devient un ennemi pour l’homme. En reproduisant en faïence par la technique du moulage un pigeon taxidermé, le côté effrayant et répulsif de l’animal est transposé dans son contraire. Le coté luxueux volontairement accentué de l’objet final, blanc immaculé, en céramique et en argent pour les pattes, est en opposition avec l’image de base véhiculée par le pigeon. L’installation joue sur l’attraction et la répulsion.
Un monde idéalisé est confronté à la cruauté de notre réel. Cette installation met en scène une tragi-comédie des rapports de l’homme à son animalité. Elle aborde la répulsion de cette nature que l’on a mis tant de temps à domestiquer et qui resurgit alors sous des formes des plus inattendues. Columba ne fait que révéler la violence d’un monde désenchanté ou les animaux sont les victimes collatérales. Le résultat se veut comique, morbide et inquiétant. Tout n’est que prétexte pour nous faire voir à quel point notre société industrialisée, et au travers de celle-ci l’Homme, absorbe la nature pour la faire sienne afin qu’elle réponde à des besoins de production et de rentabilité, et ce au risque de la malmener.